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L'Ecole Chevreul

Voir aussi :

Vous trouverez ici la retranscription du DVD réalisé en 2005, à l'occasion des 70 ans de l'Ecole Chevreul, par Mesdmoiselles Grata et Michel-Bontoux, Annie Carvin-Bourbousson, Agnès Provansal-Henry, et Hélène Reymond-Nicolas. Elles ont rassemblé les souvenirs que les premières élèves ont gardé de l'Ecole.


Après avoir mis en pause le lecteur orange "Soundcloud" en haut de page, deux alternatives s'offrent à vous :
lancer la bande-son du DVD en cliquant sur les gros boutons "play" bleu cyan Ã  côté de chaque grand titre, pour entendre les Anciennes raconter leur histoire, accompagnée des chants interprétés par Anguélos et des nombreuses images ci-dessous. Cette option dure une vingtaine de minutes.
- ou
lire vous-même le texte des Anciennes, accompagné des images, et lancer les chants interprétés par Anguélos à chaque fois que vous rencontrerez un petit bouton "play" bleu clair. Cette option dure une dizaine de minutes.

 

Les images ci-dessous ont été reproduites à partir de photos datant de 55, 60 ou 70 ans, ce qui peut expliquer leur mauvaise qualité. Les tableaux des scènes religieuses avaient été réalisés par Mademoiselle Brun, professeur de dessin entre 1935 et 1936. Vous remarquerez que chaque scène est représentée dans le cadre de notre cloître. Les chants sont interprétés par la chorale Anguélos d'aujourd'hui, suivant des partitions de l'époque, notamment en Grégorien. La qualité de l'enregistrement n'est néanmoins pas optimale.

L'origine de l'Ecole

 

Il était une fois un quartier bien tranquille, presque une banlieue de Marseille, au delà des Quatre chemins, et de sa future place Maréchal Foch, où les moutons paissaient encore en 1928. Juste après la rivière "le Jarret", aux berges verdoyantes, mais parfois nauséabondes ...

 

Après la traversée d'un terrain vague, semé d'herbes folles, et occupé bien souvent par des clochards, on arrivait à une chapelle. Mais quel est ce mur de prison, 80 Boulevard de la Blancarde, et cette bâtisse imposante à l'horrible façade dominée par un clocher ?

C'était le couvent des Visitandines, construit de 1846 à 1848. Le domaine des Soeurs s'étendait alors des bords du Jarret, jusqu'à l'actuelle rue Boscary. Et au sud, il allait jusqu'à la traverse des Maronniers, devenue avenue Maréchal Foch.

Les religieuses cultivaient leurs légumes, et avaient même leurs vignes dans l'actuelle rue Jeanne de Chantal. Elles avaient à l'ouest des communs, avec ce qu'elles appelaient leur "vacherie", abritant effectivement deux ou trois vaches.

 

Quand le quartier prit de l'extension, les religieuses vendirent leur domaine en lots, et partirent pour des lieux moins bruyants, à St Jérôme. Conformément à leur souhait, les rues nouvellement créées à l'intérieur de leur propriété, portaient des noms rappelant l'origine du monastère : rue Saint François de Sales, rue Saint Jeanne de Chantal, rue du Monastère, et rue de la Visitation.

 

C'est alors que Monseigneur Dubourg convainquit Mademoiselle Rousset, fondatrice et supérieure générale d'un ordre religieux de Lyon, la Société de Jésus Christ, d'obédience ignatienne, et Mademoiselle Renaud, alors supérieure de cet ordre à Chevreul Champavier, d'acheter aux Visitandines le dernier lot, constitué par le monastère proprement dit, et de créer à Marseille une école Chevreul comparable à celle qui existait déjà à Lyon.

Sens de défilement

Symbolique

 

Pourquoi ce nom de Chevreul ?

Parce que c'est Madame de Champ, la petite fille de cet illustre chimiste, connu pour ses recherches sur les corps gras et sur les couleurs, qui avait permis de créer cette première école Chevreul à Lyon, dans un de ses appartements.

Chevreul était un grand savant, qui a vécu jusquà 103 ans, et un grand chrétien, et il a ainsi symbolisé cette union de la Science et de la Foi, qui a été un des fondements de notre école.

 

Voici le blason :
Le chêne est le symbole de la force. Ses racines s'enfoncent solidement dans la Terre.

Le chevreuil, c'est la jeunesse et l'élan vers l'absolu.
Les Ã©toiles symbolisent le Bien, le Beau, le Vrai.
Le Christ est représenté par son monogramme, et par sa croix glorieuse, signe de sa résurrection.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Le début des enseignements

 

A l'issue d'importants travaux, notamment la création de l'entrée par la rue Saint François de Sales, l'Ecole put s'ouvrir en novembre 1934, avec quelques 50 élèves dès les premiers mois. C'est Mademoiselle Renaud qui fut la première directrice de l'Ecole, elle qui véritablement la fonda, lui donna les bases les plus profondes sur le plan humain et religieux, et lui insuffla son Ã¢me. L'Ecole lui doit beaucoup. 
 

Dès l'origine, Chevreul a appliqué les méthodes les plus modernes d'enseignement et d'éducation.

 

Le jardin d'enfants

D'abord, au jardin d'enfants, la "méthode Montessori". Regardez nos jeunes élèves ! Les voici tout d'abord dans leur classe qui était, et est toujours, dans l'ancienne cuisine des Visitandines, avec sa grande cheminée aux carreaux rouges, et sa pile -comme on dit à Marseille- en pierre de Cassis. Quel plaisir ils ont à manipuler ce tout nouveau matériel pédagogique, très concret, et tout à fait à leur portée. Que d'application !


Et maintenant, où sont-ils ? En récréation, dans le cloître ? Mais non ! Sous la haute autorité de Mademoiselle Collet, spécialement formée à ces méthodes, ils ont transporté eux-mêmes leurs tables et leurs chaises, et ils font du travail individualisé, ou en tout petits groupes présidé par une grande élève.


Regardez-les maintenant sous le haut cèdre de la cour de récréation : certains se détendent et bavardent gentimment, mais d'autres poursuivent avec sérieux leur apprentissage. Tout à l'heure, ils iront cultiver leurs carottes, leur persil, et leurs abrisseaux, dans leur petit jardin personnel, le long de la barrière ou contre le mur de la cour. C'est ainsi qu'ils apprennent l'autonomie et la responsabilité.

 

Les grandes élèves

Elles aussi apprennent à penser, à organiser leur travail, à acquérir les méthodes propres à la pédagogie ignacienne, grâce en particulier aux Studios de Français, de Latin et de Mathématiques.

Les horaires, surtout au lycée, laissaient peu de temps à l'ennui ou aux distractions futiles : on allait alors en classe du lundi matin au samedi 16 heures 30, et durant la semaine, l'étude jusqu'à 19 heures Ã©tait obligatoire pour les Premières et les Terminales, et vivement conseillée aux autres classes. L'ensemble était très régulier, équilibré, et malgré l'effort qui leur était demandé, les élèves travaillaient avec plaisir.

Sens de défilement

De nombreuses fêtes pour rythmer l'année

 

Tout au long de l'année les fêtes profanes ou religieuses scandaient la vie studieuse des élèves.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

A l'automne

Le 17 octobre, pour la fête de Sainte Marguerite-Marie, c'était la fête des nouvelles et des nouveaux, avec une farandole à travers les arcades du cloître, et le chant d'accueil :

"Vive les nouvelles, vive les nouvelles, vive les nouveaux !" ; et chanté à pleins poumons :

"C'est Chevreul cette maison-là, c'est la maison des enfants ! Dans Chevreul il est un cloître, un cloître aux arcades dorées !"

 

Le 25 novembre, la Sainte Catherine ! La fête qui a marqué des générations !

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La période de Noël

En décembre, pour la période de l'Avent, c'était la préparation de Noël, avec la visite aux personnes du quartier, seules et âgées. Comme c'était l'usage alors, on leur apportait des friandises, et de petits cadeaux pour agrémenter leur arbre de Noël.

Puis c'était, accompagnées par leur chère Mademoiselle Matthieu, la préparation de la messe. Ou plutôt DES trois messes de minuit. La première en Grégorien bien entendu, majestueuse, parce que c'est Dieu le Père qui parle.

La deuxième et surtout la troisième, avec des chants grégoriens joyeux, alertes pour signifier que Jésus Fils de Dieu vient vivre au milieu de nous.

Et c'était aussi des chants de Noël en Français, pleins d'allégresse !

Pour fêter l'Epiphanie, c'était la course à l'étoile, de la cave au grenier, où les élèves, les plus petits déguisés en santons de la crèche ou en Rois mages, découvraient, émerveillés, un vrai petit enfant sur de la paille, entouré par Marie et Joseph.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La Chandeleur et la fête des philosophes

Le 2 février : fête de la présentation de Jésus au Temple, ou fête de la Chandeleur, ainsi nommée pour dire que Jésus est Lumière des nations. Les élèves défilaient dans la chapelle avec un cierge allumé en chantant :

 

Dans un tout autre registre, le 7 mars, pour la Saint Thomas, avait lieu la fête des philosophes. C'était l'occasion pour les élèves de Terminales de faire une revue, la plus humoristique possible, de leurs professeurs et de certains Ã©pisodes cocasses vécus au cours de l'année. Qui le croirait en voyant leurs photos de jeunes filles sages et disciplinées, entourant leur directrice, Mademoiselle Guerin, et leur professeur de Philo, Odile Guichard ?

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La période de Pâques

Après les efforts de Carême s'ouvrait, avec la procession du cloître, le dimanche des Rameaux, les élèves agitant des palmes à qui-mieux-mieux, sur le chemin du Christ. Et la Semaine sainte, marquée par les offices des Jeudi saint, Vendredi saint, et même alors, Samedi saint. Depuis Vatican II, la Veillée pascale remplace la messe du samedi matin. Et surtout marquée, pour les jeunes élèves, il faut bien le reconnaître, par le Chant des ténèbres :
Et leur concluson bruyante, à coup de livres de messe sur les bancs, pour signifier le chaos du monde et la mort du Christ.

Il faut dire que ces cérémonies avaient été longuement préparées, notamment par le jeu de la Passion : la Cène, la mort du Christ. Initialement, ce jeu se déroulait sous les arcades du cloître. Une Ancienne se souvient encore qu'elle était très émue en apportant à Pilate la cuvette pour qu'il se lave les mains. D'autres, plus nombreuses, disent combien elles étaient malheureuses, elles qui représentaient la foule, d'avoir à crier : "Crucifie-le ! Crucifie-le ! Et que son sang retombe sur nous et sur nos enfants !"

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La Fête-Dieu

La grande fête qui réjouissait les élèves au troisième trimestre Ã©tait sans conteste la Fête-dieu. Après la Grand-messe à la chapelle où l'on chantait :

c'était la procession du Saint-Sacrement, c'est-à-dire de l'Eucharistie, tout d'abord de la sortie de la chapelle jusqu'au cloître. Vous reconnaissez ici Mademoiselle Escoffier, alors assistante de Mademoiselle Guerin, avant de lui succéder à la tête de l'Ecole. Elle sera une directrice très humaine, très près des élèves, et sachant leur communiquer cette ouverture aux autres, qui la caractérisait.

Puis on faisait le tour du cloître en chantant :

Etaient invités à cette fête, non seulement les parents, mais tous les gens du quartier. De grands motifs floraux jalonnaient cette procession, représentant les symboles essentiels de notre religion. En voici quelques exemples : l'ancre, la Sainte-Trinité, l'étoile devant la Vierge du cloître. Puis avait lieu dans le cloître le salut du Saint-Sacrement. On se souvient en particulier du grand Regina Coeli, que le Petit-choeur chantera quelques années plus tard, sous la direction de Mademoiselle Grata, et que chante aujourd'hui la chorale Anguélos.

 

 

 

 

 

 

 

La vie quotidienne à Chevreul

 

Les cours, les Studios, les contrôles, tissaient la vie quotidienne. Les journées commençaient par la méditation du matin, "mettons-nous en la présence de Dieu, et adorons-le".

Puis, surtout, au mois de mai, le chapelet dans le cloître à 13 heures 45.

D'autre part, des visites régulières avaient lieu, par classes, chez les Petites Soeurs des Pauvres. Certaines se souviennent des spectacles que l'on donnait aux personnes âgées le jour de l'Ascension.

 

Lectures de notes et Cours d'honneur

Rappelons aussi les redoutables lectures de notes faites par la directrice, à l'occasion desquelles il fallait apprendre par coeur chaque semaine l'évangile du dimanche. Même celui de la Passion, le dimanche des Rameaux. Et dans les grandes classes, les Epitres de Saint Paul.

 

N'oublions pas, pour les plus grandes, les célèbres Cours d'honneur de catéchisme, aux sujets quelque peu ardus : "Le Royaume de Dieu d'après l'Evangile" ; "Le Christ, idéal du chef" ; "La réponse des Béatitudes au problème de la destinée", "La doctrine du Corps mystique et les aspirations de l'ême contemporaine". Mais que diraient nos élèves d'aujourd'hui devant de telles questions ?

 

Les sacrements et récollections

Puis, bien entendu, les différentes étapes de la vie du chrétien : Première communion, confirmation. Monseigneur Delay, comme plus tard Monseigneur Lallier, ici sur cette photo, venait lui-même confirmer les élèves, les CM2 à cette époque. Voici les confirmantes avec Mademoiselle Sapin.

 

C'étaient aussi les récollections, pour toutes les classes. La retraite des Terminales, pendant trois jours, au Pradet, avec le père Cour ou le père Grange. Vous reconnaissez ici sur cette photo, Mesdemoiselles Guerin et Albrieux.

Les pélerinages au mois de mai à Notre-Dame de la Garde, où le Mistral prenait un malin plaisir à soulever les jupes plissées.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La fête de la directrice

En fin d'année, la fête de la directrice, ici Mademoiselle Guerin. Des travaux d'élèves, particulièrement soignés, lui étaient offerts, sans oublier les bouquets, et des pièces classiques étaient jouées : Le Misanthrope en 1941, Polyecte en 1945, Iphigénie en 1948, L'Avare en 1949, tout ceci sous la haute direction de Mademoiselle Cassabois.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Les quatre "bandes"

Que dire encore de cette époque qui précéda la guerre ?
Pour aider les parents dans l'accompagnement de leurs enfants, les élèves étaient réparties en bandes, suivant leurs quartiers, chacune sous la responsabilité d'un professeur : il y avait "Cinq avenues", "Saint-Barnabé", "Les Chartreux", "Sébastopol". Une petite fille, à qui l'on demandait quel était le moment de la journée qu'elle préférait répondit : "Oh moi ? C'est quand on appelle : "Sébastopol !" !!!

 

Les vacances

L'Ecole avait aussi le souci de proposer aux élèves des vacances, vivifiantes à tous égards, à la Louvé, où régnait Mademoiselle Monestier. Plusieurs Anciennes se souviennent de la longue marche, faite avec Marie Maurel, de la Louvé à Arlebosc.

Plus tard, pour les plus grandes, des vacances orientées vers les moins favorisés : Arlebosc, justement, où les élèves devenaient servantes des enfants de la Cité Saint Just. Vous reconnaissez Mesdmoiselles de la Verpillère, Peyrot, et des élèves de Chevreul Lyon et de Chevreul Marseille, et en particulier Marie Laplane-Giraud, Annie Bourbousson-Carvin. Saint Just, cette cité où avait lieu depuis 1947, le patronage le jeudi après-midi à la Solitude sous la houlette de Mesdemoiselles Sournis, Juliani, ou Albrieux.

Sens de défilement

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Chevreul pendant la guerre

 

Mais venons-en à l'événement majeur de cette première étape de l'Ecole : la guerre de 1939 !

Le monde extérieur a alors fait irruption dans la vie des élèves, jusque-là protégées par le calme du cloître, et les murs semés de pieuses inscriptions, souvenirs des Visitandines : "Qui me donnera des ailes de colombe, et je volerai, et je me reposerai en Dieu", "Il n'y a rien de plus heureux sous le soleil, qu'une religieuse qui aime bien son Dieu, sa supérieure, et sa cellule", "Que rien ne te trouble, que rien ne t'épouvante ! Tout passe ! Dieu seul est immuable".

 

Ecoutons une Ancienne nous raconter cette période de la guerre, qu'elle a vécue à Chevreul.

 

1939-1940 : le début de la guerre

"A la rentrée d'octobre 1939, les pompiers occupaient la cour de récréation, mais ils laissèrent bientôt le champ libre.

En juin 1940, peu avant l'armistice, des alertes retentirent, et des descentes précipitées - mais en ordre ! - eurent lieu à la cave, où Mademoiselle Albrieux, imperturbable, continuait son cours, sur Pascal notamment : "L'Homme est un roseau, le plus faible de la nature. Mais c'est un roseau pensant".

 

L'armistice de 1940 et la Résistance

En France, l'armistice de 1940 divise les Français. Et c'est l'Appel du 18 juin ; la Résistance s'organise, non seulement en Angleterre, mais à l'intérieur de la France, avec Jean Moulin. On ne soupsçonnait pas alors ce qu'il se passait ailleurs : le Ghetto de Varsovie, ...
La Résistance se manifeste bientôt dans les oeuvres littéraires, théâtrales, et cinématographiques : Eluard, Aragon, "Rome ville ouverte" de Rossellini.

Ce furent aussi les terribles restrictions alimentaires, dont les penssionnaires de l'époque se souviennent particulièrement.

En novembre 1942, les élèves entendirent d'énormes bruits sourds et lointains, dont elles n'eurent l'explication que le soir par la radio : c'était la flotte de Toulon qui se sabordait.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

1943-1944 : l'occupation de l'Ecole par les Allemands

En 1943-1944, les Allemands réquisitionnèrent l'Ecole. En deux jours il fallut libérer les lieux, transporter les choses les plus précieuses derrière les nuages, au dessus de l'autel à la chapelle, et trouver d'autres endroits où continuer la classe.

Des parents furent d'une grande générosité, et ainsi une partie des élèves alla dans une villa appartenant à l'usine Scaramelli, chez les Detay à Saint Barnabé. Une autre se réfugia dans un appartement du 41 Cours Pierre Puget. Une toute petite partie put rester à l'Ecole, mais uniquement dans la sacristie.

 

Le bombardement de Marseille

Le 27 mai 1944, veile de Pentecôte, ce fut le grand bombardement de Marseille par les Américains. Le Petit-Choeur et les élèves volontaires du quartier, étaient réunis à la chapelle pour répéter la messe du lendemain. Elles chantait le "Veni Creator", lorsque les sirènes retentirent.

La cave était réservée aux Allemands, aussi se réfugia-t-on dans le couloir d'entrée du 1 rue Jeanne de Chantal. Mademoiselle Sournis faisait réciter des chapelets, et quand les bombes tombaient tout près dans un fracas épouvantable, les hommes de la défense passive venaient se joindre aux élèves, le temps d'un Ave Maria.

A la fin de l'alerte, Mademoiselle Sournis nous invita Ã  boire en disant : "C'est bien la première fois que l'Ecole Chevreul fait entrer ses élèves dans un bar !".

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Le débarquement et l'occupation de l'Ecole par les Américains

Enfin, le 6 juin 1944, c'est le débarquement : "Les sanglots longs des violons de l'automne ...".

C'est alors que les Allemands, sentant la défaite, partirent en vitesse, laissant toutes les portes de l'Ecole ouvertes.

La nouvelle dut se répandre comme une trainée de poudre car, à l'issue de la messe du dimanche, l'abbé Auroy, notre aumônier, avec Mademoiselle Berger, alors gardienne de la Maison, et quelques fidèles, bataillèrent au sens propre du mot, pour empêcher les gens, des inconnus, d'emporter non seulement du ravitaillement, de grosses galettes noirâtres essentiellement, mais des tables et des chaises appartenant à l'Ecole.

 

Après les Allemands, ce furent les Américains qui occupèrent l'Ecole, mais en partie seulement. Ils transformèrent la salle d'études en salle de bal, et ils jouaient au base-ball dans la cour, sous l'oeil curieux et admiratif des élèves, cantonnées théoriquement dans d'autres parties de la maison, mais ayant grimpé au grenier en cachette pour l'occasion.
Les Américains partirent en cours d'année, laissant un grand désordre dans la maison, mais un bon souvenir aux élèves.

 

L'armistice, enfin ! La vie reprend son cours . . .

Le 8 mai 1945, ce fut une  explosion de joie et de fierté : l'Armistice !

La vie a repris ensuite, sous la direction de professeurs émérites, membres de la Communauté : Mademoiselle Biais-Charton, Mademoiselle Brossar ici avec sa classe de Seconde. On les appelait alors "les Noires", à cause de leurs tenues austères. Vous reconnaissez sur la photo Mesdemoiselles Berger, Vuibert, Juliani.

Elles surent inculquer aux élèves le sens du travail bien fait, et surtout les grands principes qui régissent la vie du Chrétien, et lui permettent de faire face aux difficultés de la vie. C'était tout à fait dans la lignée de Saint Ignace, qui voulait "faire des hommes debout".

Outre Mesdmoiselles Renaud et Guerin, il y avait entre autres Mesdemoiselles Collet, André-Morelle, Roquerbe, Buel, Brossa, Giroux, Sournis, Vuibert, Juliani, Cassabois, Chabaud, Molière, Viviers, Colette Maurel, et bien entendu Mademoiselle Berger et Mademoiselle Albrieux, dont vous entendrez parler plus longuement, tant elles ont marqué l'Ecole.

On put aussi commencer Ã  voyager à l'étranger, et c'est ainsi qu'en 1950, pour le Jubilé, eut lieu le premier pélerinage à Rome, avec Chevreul Lyon."

 

Sens de défilement

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Souvenirs d'anciennes ... Les premières années (1934 - 1950)

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